vendredi 20 avril 2012

De tout petits mondes à travers un trou

Quand je fais du tourisme, je tourne le dos aux vieilles pierres (sauf aux églises et cathédrales qui, invariablement, m'attirent dans leur trou noir).
Je peine à survivre plus d'une demie heure au milieu des tableaux.
Je n'écoute pas les guides (sauf s'ils racontent des anecdotes ou font des lapsus amusants).
Je ne suis pas très appliquée, comme touriste, globalement.
Ce que j'aime, ce sont les choses incongrues, les drôles de rencontres qu'on rate une fois sur deux : un objet avec un lieu, une forme dans un espace, un mot placé au "mauvais" endroit.

Ainsi, à Lyon, où je me suis rendue pour la première fois avant hier, j'ai trouvé :

Une camionnette garée devant le Musée d'Art Contemporain (bon ça, c'était difficile à rater mais moi au départ je n'avais rien remarqué).



La véritable barre de chocolat Wonka, que j'aurais bien voulu ouvrir pour voir si oui ou non elle contenait un ticket d'or (mais au musée miniatures et cinéma, on ne touche pas).


Transformée en géante dans les derniers étages de ce même musée, j'ai trimballé mes yeux de lucarne en lucarne (on dirait un peu du Bashung, non ?), découvrant... les mises en scène miniatures...













...d'un appartement désaffecté...













...d'une piscine silencieuse, vue du fond (avec bouée dégonflée gisant sur le carrelage)...










Mais aussi du système d'aération d'un vieux théâtre ou encore du dortoir d'un pensionnat.
Je me suis retrouvée ainsi propulsée dans de tout petits espaces vides, délaissés, abandonnés, oubliés, déglingués. Comme si on m'avait posée là sans rien me dire.


Ensuite j'ai pris des photos interdites dans un musée autorisé (musée de l'imprimerie), pendant que mon mari faisait des manipulations interdites sur des machines fatiguées (nous ne sommes pas très disciplinés).




Détail du livre animé "Le tunnel Calamity", d'Edward Gorey (dont il faut lire la série des Treehorn, éditée en français aux éditions Attila).














Et en voyant tous ces minuscules mondes à regarder à travers un trou, j'ai compris pourquoi étant petite j'ai tant aimé la série Fraggle Rocks (où peut-être était-ce l'inverse). J'ai compris pourquoi j'aime la photographie.
Et que c'est aussi ce que je fais, en écrivant des histoires pour enfants : je regarde de tout petits mondes à travers un trou.


Avant de partir, j'ai photographié un synthétiseur à travers une vitrine.




Et j'ai appris un mot.
Le mot : fleurs.



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