mercredi 30 janvier 2019

"Merci maîtresse de nous faire vivre tout ça..."

Lorsque je débute un atelier d'écriture "suivi", c'est-à-dire se déroulant sur plusieurs séances, j'ai toujours le sentiment de partir pour l'aventure. Avec tout ce que ça comporte : motivation, excitation, impatience, mais aussi peur de ne pas réussir à faire émerger les idées, petit stress de ne pas bien gérer le temps... Quand on écrit, on a ses "trucs", ses habitudes, ses automatismes. Ça ne fonctionne pas toujours comme on voudrait, mais on prend le temps qu'il faut, on tâtonne, on recommence, ou on fonce, c'est selon.
Mais lorsqu'on propose à des enfants d'inventer une histoire, qui plus est, en classe, tous ensemble, et sur un temps limité, c'est bien différent ! Alors à chaque fois je doute d'y arriver, et pourtant à chaque fois je me lance. Et, vous l'aurez sans doute deviné, à chaque fois, j'en ressors épatée par les enfants et ravie.

Cette semaine, j'ai donc débuté un atelier d'écriture dans une toute petite école seine-et-marnaise, celle de Quiers, qui comporte en tout et pour tout deux classes, chacune de CP-CE1, l'une d'entre elles étant la classe d'Aurélie, que j'ai rencontré à l'IUFM (oui oui, je sais, ça date), du temps où je préparai le concours de professeure des écoles. Ça faisait longtemps qu'Aurélie, qui suit mes aventures littéraires, avait envie de préparer un projet pour sa classe avec moi. Et cette année, c'était la bonne.

Les enfants et moi nous étions déjà rencontré en octobre, et j'avais pris le temps de me présenter, de leur parler de mon travail, de mes livres, de répondre à toutes leurs questions. Eux avaient lu quelques uns de mes albums, et notamment les albums mettant en scène le personnage de Bonhomme.

  

Ils avaient inventé de nouvelles couvertures, associant Bonhomme à de nouveaux objets, qui pourraient chacun être, pourquoi pas, le début d'une... nouvelle histoire !


Et puis je suis repartie, leur promettant de revenir pour commencer un travail d'écriture tous ensemble.
C'est donc ce qui a eu lieu mardi. La première séance de notre atelier d'écriture !
Cela faisait plusieurs mois que nous ne nous étions pas vus, mais mon prénom scandé dans la cour m'a fait dire qu'ils ne m'avaient pas oubliée. 
Les enfants se sont installées dans la salle, où pour l'occasion les chaises avaient été placées en cercle. La maîtresse, les enfants, et moi, tous ensemble assis les uns à côté des autres pour plus de décontraction.

Nous avons commencé par nous rappeler les deux histoires de Bonhomme. Puis, je leur ai demandé ce qui était "pareil" dans les deux histoires.


(désolée pour l'erreur sur "les objet"... j'étais dans le feu de l'action !)



Ensuite, j'ai dessiné la "forme" des deux histoires. L'une était plutôt rectiligne, l'autre, "Bonhomme et le fil rouge", plutôt ronde, puisque Bonhomme part d'un point, avec un fil rouge en main, pour, à la fin de l'histoire, y retourner, et retrouver le fil entre temps échangé contre d'autres objets.


Je leur ai demandé de voter pour la forme d'histoire qu'ils préféraient, mais surtout, d'être capables d'expliquer pourquoi ! Nous avons ainsi "débattu" quelques minutes. Les votes ont ensuite été sans appel :  dans la première classe, 23 voix pour le deuxième type d'histoire, et dans la deuxième classe, 18 voix.
C'est donc une histoire "ronde" que nous inventerons !

Nous avons ensuite listé ce qui leur plaisait particulièrement dans "Bonhomme et le fil rouge", afin de nous en inspirer pour écrire notre histoire.



J'ai terminé en le lisant "Le ballon de Simon", qui est une histoire "ronde", elle aussi... "comme le ballon" ont remarqué certains. 


Nous nous sommes quittés, épuisés, mais heureux à l'idée de se revoir dans trois semaines pour démarrer l'écriture de notre histoire. Maintenant que nous avons tous les "ingrédients", à nous de faire fonctionner notre imagination ! Notre personnage sera-t-il Bonhomme ? Ou bien quelqu'un d'autre ? Où se promènera-t-il ? Que trouvera-t-il ? Suspens !
Ce qui est sûr, c'est que certains ont déjà plein d'idées !
Bravo les CP-CE1 de Quiers !

Et pour finir, ce petit mot d'un des élèves d'Aurélie, qui me fait dire que les projets comme ça sont décidément infiniment précieux : "Merci maîtresse de nous faire vivre tout ça."





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